Aujourd'hui, j'ai bu un thé avec un Monsieur dont le nom de famille commence par 6 consonnes !
Son patronyme ne contient d'ailleurs que 10 lettres, dont... 2 voyelles à peine !
No fake !
mercredi 28 novembre 2012
mardi 27 novembre 2012
Mardi 27 novembre
Je suis inscrite à la Sorbonne !
Cette nouvelle est fabuleuse : j'ai presque eu l'impression d'intégrer une seconde fois !
Merci à toutes les personnes qui ont pu contribuer, de près ou de loin, à ce succès !
A H. qui a fait tamponner mon formulaire administratif, à J. qui a bien voulu relier le XVIIème et le Vème, à M. qui a réceptionné, imprimé, et déposé la liasse de documents exigés.
Aujourd'hui, j'ai cependant vérifié que l'inscription pédagogique avait fonctionné.
- Bonjour, avez-vous bien reçu le mail envoyé début novembre ? celui envoyé hier soir ?
- Je n'étais pas là début novembre, j'étais en vacances. Et je n'ai pas regardé mes mails aujourd'hui. Rappelez dans 10 minutes.
[10 minutes plus tard]
- Je n'ai pas eu votre mail. Vous n'avez pas dû l'envoyer à la bonne adresse.
- Pardon, il s'agit de l'adresse qui figure à 3 reprises sur le sites Internet de l'UFR...
- Oh putain de merde c'est pas vrai... Mon nom est trop compliqué, je ne peux pas vous épeler cette adresse. Débrouillez-vous pour la trouver. Et n'écorchez pas mon nom de famille multi-composé et à consonances russes : cela m'irrite !
- Très bien. Juste : pourrez-vous m'envoyer un accusé de réception, lorsque vous aurez lu mon mail ?
- Il ne manquerait plus que ça ! Si vous ne recevez aucun message d'erreur, c'est que je l'aurai bien reçu !
... Bien sûr, mon opinion est sans doute biaisée ; certes, la crainte d'avoir à affronter ce type de discussion nuit à la promptitude de mes réactions, et ma honte d'être à la limite de l'hors-délais n'arrange rien. N'empêche que cette terreur que fait régner la fac française est horripilante. Même celui qui se croyait parfaitement en règle se met à douter de sa légitimité.
Que les adresses e-mails de la Sorbonne soient fausses ou non relevées me paraît délirant : la comparaison n'est pas toujours bienvenue, certes, mais les quelques mails envoyés à Munich à professeurs, élèves ou Help-Desk ont trouvé une réponse chaleureuse...
A part ça , toutefois, ma journée était belle.
J'ai beaucoup aimé mon cours de traduction du français vers l'allemand.
Nous avons réfléchi à des expressions comme
"l'odeur de la bouche de mon père",
et distingué entre
- "der Duft des Mundes meines Vaters" : le parfum de la bouche de mon père
- "der Mundgeruch meines Vaters" : l'haleine fétide de mon père
- "der Geruch des Mundes meines Vaters" : l'odeur de la bouche de mon père, effectivement.
Nous nous sommes aussi confrontés à la "comptine" d'enfant :
"la petite bête qui monte qui monte qui monte kirikiriki !"
Rendue par "Das kleine Tierchen, das nach oben krabbelt, nach oben krabbelt, nach oben krabbelt, kille kille kille !"
Ou à des expressions plus simples mais que les Allemands traduisent avec suubtilité :
"Un mauvais départ" devient "Kein guter Anfang" ;
et "J'étais un produit d'avant-guerre", plutôt que "Ich bin ein Produkt des Vorkriegs", se traduit par "Ich bin ein Erzeugnis [man hört "zeugen"] der Vorkriegszeit."
Bref : plaisir d'entendre des natifs défendre leurs options de traduction.
Cette nouvelle est fabuleuse : j'ai presque eu l'impression d'intégrer une seconde fois !
Merci à toutes les personnes qui ont pu contribuer, de près ou de loin, à ce succès !
A H. qui a fait tamponner mon formulaire administratif, à J. qui a bien voulu relier le XVIIème et le Vème, à M. qui a réceptionné, imprimé, et déposé la liasse de documents exigés.
Aujourd'hui, j'ai cependant vérifié que l'inscription pédagogique avait fonctionné.
- Bonjour, avez-vous bien reçu le mail envoyé début novembre ? celui envoyé hier soir ?
- Je n'étais pas là début novembre, j'étais en vacances. Et je n'ai pas regardé mes mails aujourd'hui. Rappelez dans 10 minutes.
[10 minutes plus tard]
- Je n'ai pas eu votre mail. Vous n'avez pas dû l'envoyer à la bonne adresse.
- Pardon, il s'agit de l'adresse qui figure à 3 reprises sur le sites Internet de l'UFR...
- Oh putain de merde c'est pas vrai... Mon nom est trop compliqué, je ne peux pas vous épeler cette adresse. Débrouillez-vous pour la trouver. Et n'écorchez pas mon nom de famille multi-composé et à consonances russes : cela m'irrite !
- Très bien. Juste : pourrez-vous m'envoyer un accusé de réception, lorsque vous aurez lu mon mail ?
- Il ne manquerait plus que ça ! Si vous ne recevez aucun message d'erreur, c'est que je l'aurai bien reçu !
... Bien sûr, mon opinion est sans doute biaisée ; certes, la crainte d'avoir à affronter ce type de discussion nuit à la promptitude de mes réactions, et ma honte d'être à la limite de l'hors-délais n'arrange rien. N'empêche que cette terreur que fait régner la fac française est horripilante. Même celui qui se croyait parfaitement en règle se met à douter de sa légitimité.
Que les adresses e-mails de la Sorbonne soient fausses ou non relevées me paraît délirant : la comparaison n'est pas toujours bienvenue, certes, mais les quelques mails envoyés à Munich à professeurs, élèves ou Help-Desk ont trouvé une réponse chaleureuse...
A part ça , toutefois, ma journée était belle.
J'ai beaucoup aimé mon cours de traduction du français vers l'allemand.
Nous avons réfléchi à des expressions comme
"l'odeur de la bouche de mon père",
et distingué entre
- "der Duft des Mundes meines Vaters" : le parfum de la bouche de mon père
- "der Mundgeruch meines Vaters" : l'haleine fétide de mon père
- "der Geruch des Mundes meines Vaters" : l'odeur de la bouche de mon père, effectivement.
Nous nous sommes aussi confrontés à la "comptine" d'enfant :
"la petite bête qui monte qui monte qui monte kirikiriki !"
Rendue par "Das kleine Tierchen, das nach oben krabbelt, nach oben krabbelt, nach oben krabbelt, kille kille kille !"
Ou à des expressions plus simples mais que les Allemands traduisent avec suubtilité :
"Un mauvais départ" devient "Kein guter Anfang" ;
et "J'étais un produit d'avant-guerre", plutôt que "Ich bin ein Produkt des Vorkriegs", se traduit par "Ich bin ein Erzeugnis [man hört "zeugen"] der Vorkriegszeit."
Bref : plaisir d'entendre des natifs défendre leurs options de traduction.
lundi 26 novembre 2012
* * Cher lecteur éventuel,
Ce blog est un simple compte-rendu de voyage, personnel et sans grand intérêt.
Si vous souhaitez lire un vrai récit de voyage, préférez un ouvrage compris entre Itinéraire de Paris à Jérusalem et Stupeurs et tremblements ; si vous vous intéressez à la photographie, consultez un site spécialisé ; si c'est Munich qui vous fascine, feuilletez donc un guide ou au moins Wikipédia.
Mes ambitions littéraires ou artistiques sont nulles : il s'agit d'un recueil de souvenirs à feuilleter plus tard et permettant une meilleure mise en page que les mails groupés. C'est à considérer comme tel.
Puisque "il est indécent de se plaindre", l'optimisme sera de mise ; considérez-le comme la seule convention littéraire que je me sois fixée.**
Ce blog est un simple compte-rendu de voyage, personnel et sans grand intérêt.
Si vous souhaitez lire un vrai récit de voyage, préférez un ouvrage compris entre Itinéraire de Paris à Jérusalem et Stupeurs et tremblements ; si vous vous intéressez à la photographie, consultez un site spécialisé ; si c'est Munich qui vous fascine, feuilletez donc un guide ou au moins Wikipédia.
Mes ambitions littéraires ou artistiques sont nulles : il s'agit d'un recueil de souvenirs à feuilleter plus tard et permettant une meilleure mise en page que les mails groupés. C'est à considérer comme tel.
Puisque "il est indécent de se plaindre", l'optimisme sera de mise ; considérez-le comme la seule convention littéraire que je me sois fixée.**
jeudi 22 novembre 2012
Jeudi 22 novembre
Aujourd'hui, j'étais à mon premier workshop.
En tant que participante légitime, avec mon nom inscrit parmi celui des participants.
... Et c'était une expérience vraiment chouette !
En tant que participante légitime, avec mon nom inscrit parmi celui des participants.
... Et c'était une expérience vraiment chouette !
mercredi 21 novembre 2012
Mercredi 21 novembre
Ce matin, j’ouvre un compte bancaire à la Sparkasse.
Walthraud me sert un café dans une jolie tasse en
porcelaine, « mit Sahne und Zucker », et se sent dès lors autorisée à
se servir de son propre mug hideux et plus que défraîchi.
Surtout, son regard affligé lorsque j’ose demander quelle
est la différence entre une « Creditkarte » et une
« EC-Karte » vaut le détour : « Mais Mademoiselle, comme
son nom l’indique, une « Creditkarte » permet de payer à crédit, tandis
que l’EC-Karte est à début immédiat : étant donné votre absence de source
de revenus, inutile d’espérer avoir le droit en Allemagne de payer à crédit. –
Contractez vos dettes en France ! » Je sors amusée, et un peu
perplexe : ai-je donc ouvert un compte libellé en Deutschemark, que les
« frais de conversion » à payer en cas de retrait en France s’élèvent
à 5 Euros ?
![]() |
Pragmatisme allemand : "Si vous envisagez de retirer 10 000 € e n liquide, merci de nous prévenir 2 jours à l'avance." |
Dans l’après-midi, départ pour Sarrebruck en ICE. Nous
traversons brume et villes industrielles, puis vallée ensoleillée et champs de panneaux solaires. Ambiance propice à la lecture.
Arrivée à Sarrebruck de nuit, sous la pluie. L’auberge de
jeunesse semble bien plus loin que GoogleMap ne le laissait présager, de sorte
que ma première impression de la ville ne lui rend certainement pas justice.
Après avoir épelé mon nom à la réceptionniste et déposé mes affaires dans ma
chambre, j’accepte de retourner vers le centre historique pour réviser mon
jugement.
J’avais lu sur un panneau touristique que la Johanneskirche
représentait un monument incontournable. Malheureusement, mon enquête tourne au
gag lorsque je réalise que toutes les églises de la ville s’appellent
ainsi : l’abbatiale catholique, l’église protestante actuelle, et
l’ancienne église protestante !
![]() |
Johanneskirche3 |
![]() |
Johanneskirche 1 |
![]() |
Johanneskirche 2 |
Je me réconforte en pénétrant dans le seul
magasin ouvert après 18 heures : une librairie bien achalandée et plutôt
sympathique :
Mais, consciencieuse, je poursuis ensuite ma visite en me
dirigeant vers le château. « Ouverture exceptionnelle jusqu’à 20 heures le
mercredi » : à moi la visite improvisée ! A peine ai-je pénétré
dans la première salle que je me fais déjà reprendre à l’ordre :
interdiction de photographier dans l’enceinte du musée sans
autorisation ! Pas grave : je range bien docilement mon appareil
photo et présente mes excuses à la gardienne. Celle-ci m’informe alors
gentiment qu’il suffit toutefois de remplir immédiatement un vague papier pour
obtenir gratuitement cette autorisation. J’accepte donc, me réjouissant de
pouvoir peut-être garder un souvenir d’éventuels chefs d’œuvre.
Si les vitraux de l’église sont plutôt jolis et quelques
bustes plutôt intéressants, le reste des œuvres exposées se révèle en fait très
décevant. Portraits de famille en nombre et peintures naïves ornent les murs
des salles des étages, réjouissant moins l’œil que les quelques meubles anciens
épars.


![]() | |
Monument funéraire du XVIIème siècle |

La visite s’achève par l’exposition temporaire « Das blaue Pferdchen » ; 3 tableaux de Franz Marc encadrent celui qui donna le nom à l’exposition, version (encore) plus naïve du tableau de Kandinsky « Der blaue Reiter ». L’achat de ces 4 œuvres par la ville de Sarrebruck, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, fit scandale : les représentants de l’opposition conservatrice proposèrent au gouvernement SPD d’exposer les œuvres en même temps que leur prix d’acquisition, afin de rendre les contribuables conscients de la démesure d’un tel investissement. Cette idée m’a séduite : une telle confrontation du mercantile et de l’artistique ne modifierait-elle pas profondément notre manière de déambuler dans un musée ?
Les textes qui accompagnent les tableaux sont d’une
prétention extrême. Leurs auteurs soulignent par exemple avec émotion que l’analyse aux rayons X a
révélé l’existence d’une peinture au-dessous du cheval bleu, et pas n'importe laquelle : « deux
chevreuils, l’un broutant l’autre debout », rendez-vous compte ! De même, ils précisent combien le cheval est
témoin d’éternité, révélateur d’infini,
intermédiaire vers l’au-delà, ou dans quelle mesure l’union d’agneaux se révèle « manifestation de
l’Être indivis ».
Alors qu’on m’a formellement interdit de prendre des photos dans l’enceinte de l’exposition temporaire, mais espérant faire sourire mes aimables lecteurs en leur apportant la preuve de telles élucubrations, je photographie furtivement l’un de ces textes et m’en retourne gaiment par à où j’étais venue. Las ! La gardienne déjà précédemment aperçue accourt à ma rencontre, se dit navrée de ne pas avoir été écoutée : les caméras de surveillance ont détecté mon méfait, et l’on me somme d’effacer immédiatement la photo incriminée. J’en perds mon allemand, balbutie que je n’ai pas photographié d’œuvre mais seulement un texte un peu benêt, mais rien n’y fait : je ne me vois libérée qu’après avoir obtempéré.
Alors qu’on m’a formellement interdit de prendre des photos dans l’enceinte de l’exposition temporaire, mais espérant faire sourire mes aimables lecteurs en leur apportant la preuve de telles élucubrations, je photographie furtivement l’un de ces textes et m’en retourne gaiment par à où j’étais venue. Las ! La gardienne déjà précédemment aperçue accourt à ma rencontre, se dit navrée de ne pas avoir été écoutée : les caméras de surveillance ont détecté mon méfait, et l’on me somme d’effacer immédiatement la photo incriminée. J’en perds mon allemand, balbutie que je n’ai pas photographié d’œuvre mais seulement un texte un peu benêt, mais rien n’y fait : je ne me vois libérée qu’après avoir obtempéré.
J’ai terriblement honte d’avoir été prise en défaut, et sors
toute penaude du musée.
-Culpabilité, culpabilité, culpabilité, fil rouge de ces élucubrations ?
-Culpabilité, culpabilité, culpabilité, fil rouge de ces élucubrations ?
Pour me remettre de mes émotions, repas au MacDo et
traversée du « marché de Noël » très glauque car non encore
inauguré : quelle idée, de se rendre à Sarrebruck fin novembre mais avant
l’ouverture de son attraction principale !
![]() |
Les sac poubelles n'ont pas été ramassés... |
![]() |
Le sapin n'est pas déplié... |
Mardi 20 novembre
Le professeur spécialiste de Thomas Mann nous propose de
jouer au jeu des 7 différences : il s’agit de comparer le roman de Thomas
Mann et le film tourné en 2008 et intitulé par son réalisateur « Die
Buddenbrooks », comme s’il devait s’agir d’une adaptation
cinématographique.
Le sens du terme « adaptation » peut être très
large : ici, la trame principale du roman a certes été respectée, mais les
dialogues et la subtilité laissent quelque peu à désirer.
Exemple :
Dans le roman, Tony
et son frère Thomas sont accueillis par Monsieur et Madame Schwarzkopf, qui
lui présentent leur fils lorsque celui-ci revient essoufflé de la plage où
il était allé lire : on prononce
son nom négligemment, sans en faire grand cas. Mademoiselle Budenbrook reste
assez indifférente et continue à converser poliment avec les autres convives.
Ce n’est qu’au moment où le jeune homme la rejoint sur la plage, plus tard,
qu’elle ose lui demander de répéter son prénom :
„ Morten ?
Es ist so hübsch…“
Dans le film de 2008, en revanche, Tony aperçoit le jeune
homme le lendemain, alors qu’elle vient d’ouvrir ses volets : il est en train
de se baigner dans l’océan et nage vigoureusement vers le large. Il la rejoint
alors qu’elle est assise toute seule à la table du petit déjeuner :
„ Hallo, ich
bin Morten.
- Morten ?
[Ah. Ok.]“
Quid de la magie ?
![]() |
2008 - Tony, bouche bée devant ce le fascinant Morten |
![]() |
1959 - Retenue, sourires en coin et esquives ? |
Tandis que Thomas Mann esquisse et
laisse entendre, le film souligne et indispose. L’érotisme de chaque scène est
ainsi explicite : le jeune médecin expose par exemple ses idéaux
communistes tout en se déshabillant et pique une tête dans l’océan juste après
avoir évoqué Marx ; puis, alors que l’orage gronde, tous deux se réfugies
dans une épave de bateau et s’y embrassent langoureusement. On se prend alors à
croire qu’une alternative existe, que le mariage d’amour reste une option, que
Tony ne sera peut-être pas obligée d’épouser cet arriviste et escroc de
Gründig. D’autant que Tony paraît avoir pris le parti des petites gens contre
ceux de son rang : lorsqu’elle aperçoit les bourgeois de Lübeck,
Hagenström en tête, se promenant non loin d’eux, elle rebrousse chemin et
refuse de les saluer ; dans le roman, elle faisait comprendre à Morten que
la bienséance et son sens des convenances lui imposaient de prendre congé du
jeune homme le temps de retrouver ces représentants de la bonne société.
Adaptation
cinématographique du roman ? Oui : le réalisateur adapte le
récit de Thomas Mann à notre époque, où nul n’oserait plus prétendre être
soumis aux poids des conventions et de la morale de ses pères.
lundi 19 novembre 2012
Lundi 19 novembre
Aujourd'hui, pour une fois, j'aurais bien aimé être deux : prendre un thé brûlant dans l'une de ces cabines de téléphériques posées là, en plein Biergarten-Bio, me paraît être le comble du Gemütlich !


Parfois, votre chez-vous se rappelle à vous sans que vous l'ayez convoqué : comme on regrette soudain de ne pas pouvoir profiter d'une magique centrale à vapeur !
Même, je le reconnais : je regrette de ne pas pouvoir assortir les chaussettes du non-Alsacien qui les a accrochées chacune individuellement. Mais qu'est-ce qui lui a pris ?! N'a-t-il pas eu une pensée pour les névrosés risquant d'en être surpris ?!


Parfois, votre chez-vous se rappelle à vous sans que vous l'ayez convoqué : comme on regrette soudain de ne pas pouvoir profiter d'une magique centrale à vapeur !
Même, je le reconnais : je regrette de ne pas pouvoir assortir les chaussettes du non-Alsacien qui les a accrochées chacune individuellement. Mais qu'est-ce qui lui a pris ?! N'a-t-il pas eu une pensée pour les névrosés risquant d'en être surpris ?!
dimanche 18 novembre 2012
Dimanche 18 novembre
Je
Je suis déjà allée à la bibliothèque hier, mais sans m'y être correctement préparée.
A croire que ces années de travail à mon bureau ne m'ont pas permis d'adopter les réflexes types de l'étudiant.
Aujourd'hui, c'est différent :
- J'ai troqué mes chaussures à talons sur le passage desquelles se retournaient les étudiants studieux pour des chaussures plates.
- Mon ordinateur est chargé et de la place sur ma clef-USB disponible.
- J'ai dans mon porte-monnaie une pièce de deux euros, qui me permet d'enfermer ma veste et mon sac à dos, prohibés dans l'enceinte sacrée.
samedi 17 novembre 2012
Samedi 17 novembre
vendredi 16 novembre 2012
Vendredi 16 novembre
C'est ce soir le Bierabend !
En prévision du repas de ce soir, les cuisiniers l'ont joué à midi plutôt finement, décidant de nous affamer stratégiquement : nous privant de plat principal, c'est cette espèce de brioche-sauce-vanille ("Dampfnudel") qu'on nous a servie après l'entrée :
Plus sérieusement : le Bierabend appartient aux traditions ancestrales de cette maison.
Voilà un moment que la tenue adéquate à la circonstance est l'objet des conversations des Premières années (et étrangers assimilés). Comme souvent, c'est le nombre qui sauve du ridicule : porter un Dirndl à l'Oktoberfest n'a rien d'absurde ; mais porter un Lederhose quand tous sont en costard-cravate paraît plus audacieux.
Ma tenue à moi ? on ne peut plus classique, mais jolie, assumable et reportable.
Seul inconvénient : un peu fraîche pour la saison.
Car la soirée commence un peu plus tôt que prévu : je me suis proposée pour faire le pied de grue à l'entrée. Me sentant un peu coupable de ...
[- ... coupable d'exister alors que le Christ est mort pour tes péchés sans que tu l'aies mérité !
- Certes. Merci Odile pour cette intervention impromptue et pour l'instant peu fructueuse sur mon blog.]
...coupable d'habiter en cette Stiftung sans contribuer à son bon fonctionnement, j'avais accepté d'accueillir les anciens pensionnaires qui viendraient en voiture.
Seulement voilà : nous sommes à Munich. Les anciens pensionnaires ne roulent pas en voiture, mais empruntent apparemment tous les transports en commun. Alors que 80 étaient attendus ce soir-là, je n'en ai fait entrer qu'un par la porte du garage : tous les autres ont donc dû passer par la porte principale, à pieds !
Toutefois, je n'ai pas complètement perdu mon début de soirée. En effet, j'ai attendu dans le froid, certes, mais en bonne compagnie. Deux hommes plutôt âgés étaient chargés de la même tâche que moi, mais pour le compte du nouveau parti émergent en Allemagne : "Die Freien Wähler".
Tous deux semblent attendris de rencontrer une Française transie, et prennent plaisir à narrer leurs souvenirs de notre beau pays.
Petit costaud, 45 ans, en connaît un rayon à propos de la France : il est fan de l'acteur Jean-Paul Belmondo (j’acquiesce, espérant qu'il ne me demandera pas de citer le nom d'un seul de ses films), regarde chaque année le Tour de France et apprécie le fromage et le salami.
Grand échalas, 67 ans, est plus précis : né en 1945, il a rêvé de la France, enfant, alors que son frère aîné y avait été envoyé pour soigner des blessés de guerre. Il a surtout envié le jean tout neuf que l'aîné avait rapporté de France, alors que c'était encore considéré comme un vêtement de travail par les parents bavarois. Faute de jean, on se contente toutefois de béret : il n'a jamais oublié le béret basque que lui a offert son frère, et en porte d'ailleurs un ce soir.
Il est lui-même venu une fois en France : son frère, encore lui, avait le projet un peu fou d'acheter une 4-ailes en France pour la revendre en Allemagne. Les deux frères, l'épouse et le jeune enfant du premier se sont donc lancés dans l'expédition, ralliant Paris dans une antique voiture des années 70. Souvenir de Paris ? L'intense trafic automobile au pied de leur hôtel, qui empêchait son neveu de s'endormir !
J'aime ces discussions spontanées, ces échanges dictés par la seule curiosité.
La femme de mon compagnon vient de Roumanie, y a appris le russe et l'allemand ; elle parle la langue de Goethe presque sans accent, quand l'accent de ses collègues roumaines, professeurs également, les rendaient presque incompréhensibles. Lui-même a 67 ans, et travaille comme agent de sécurité pour améliorer sa petite retraite : il a choisi de travailler à l'accueil des théâtres et des musées municipaux, afin de permettre et de découvrir des événements intéressants.
Ce qu'ils pensent des Freie Wähler ? Il est content que le paysage politique bavarois ne soit plus aussi monolithique et permette à des voix diverses de s'exprimer : "vous savez, après le temps terrible du nazisme, de nombreux nazis ont été réintégrés à la CDU/CSU..."
J'exagérerais en prétendant les quitter à regrets, mais je reconnais avoir passé un très bon moment.
A présent, toutefois, les choses plus sérieuses commencent : les uns se déguisent, les autres se remaquillent, avant que les portes de la Grande Salle ne soient ouvertes par Herr B. .
On attendrait ici le récit d'une soirée typiquement bavaroise ?
On attendra encore longtemps, dans ce cas !
Si tout est savoureux, tout est aussi très sain : d'innombrables salades représentent une alternative séduisante au gratin de pommes de terre, et la viande elle-même est bien plus raffinée qu'une saucisse blanche de fête foraine !
Sans doute le public n'est-il d'ailleurs lui-même pas très typique : de mes 4 voisins, aucun ne boit d'alcool (fût-ce à la chope), et 3 sont végétariens !
De même, la soirée n'est pas exactement égayée par des chants traditionnels beuglés à tue-tête : au contraire, deux jeunes pensionnaires se font une joie de jouer pour la salle l'un une sonate de Mozart, l'autre un... .morceau d'un compositeur russe, tous deux remarquables.
Enfin, et pour en finir avec le sujet : même la bière n'a pas coulé à flots : chacun s'en est tenu à sa chope.
La soirée était toutefois moins frustrante que ce compte-rendu le laisse deviner : les convives étaient de bonne humeur, et les discussions chaleureuses.
En prévision du repas de ce soir, les cuisiniers l'ont joué à midi plutôt finement, décidant de nous affamer stratégiquement : nous privant de plat principal, c'est cette espèce de brioche-sauce-vanille ("Dampfnudel") qu'on nous a servie après l'entrée :
Plus sérieusement : le Bierabend appartient aux traditions ancestrales de cette maison.
Voilà un moment que la tenue adéquate à la circonstance est l'objet des conversations des Premières années (et étrangers assimilés). Comme souvent, c'est le nombre qui sauve du ridicule : porter un Dirndl à l'Oktoberfest n'a rien d'absurde ; mais porter un Lederhose quand tous sont en costard-cravate paraît plus audacieux.
Ma tenue à moi ? on ne peut plus classique, mais jolie, assumable et reportable.
Seul inconvénient : un peu fraîche pour la saison.
Car la soirée commence un peu plus tôt que prévu : je me suis proposée pour faire le pied de grue à l'entrée. Me sentant un peu coupable de ...
[- ... coupable d'exister alors que le Christ est mort pour tes péchés sans que tu l'aies mérité !
- Certes. Merci Odile pour cette intervention impromptue et pour l'instant peu fructueuse sur mon blog.]
...coupable d'habiter en cette Stiftung sans contribuer à son bon fonctionnement, j'avais accepté d'accueillir les anciens pensionnaires qui viendraient en voiture.

Toutefois, je n'ai pas complètement perdu mon début de soirée. En effet, j'ai attendu dans le froid, certes, mais en bonne compagnie. Deux hommes plutôt âgés étaient chargés de la même tâche que moi, mais pour le compte du nouveau parti émergent en Allemagne : "Die Freien Wähler".
Tous deux semblent attendris de rencontrer une Française transie, et prennent plaisir à narrer leurs souvenirs de notre beau pays.
Petit costaud, 45 ans, en connaît un rayon à propos de la France : il est fan de l'acteur Jean-Paul Belmondo (j’acquiesce, espérant qu'il ne me demandera pas de citer le nom d'un seul de ses films), regarde chaque année le Tour de France et apprécie le fromage et le salami.
Grand échalas, 67 ans, est plus précis : né en 1945, il a rêvé de la France, enfant, alors que son frère aîné y avait été envoyé pour soigner des blessés de guerre. Il a surtout envié le jean tout neuf que l'aîné avait rapporté de France, alors que c'était encore considéré comme un vêtement de travail par les parents bavarois. Faute de jean, on se contente toutefois de béret : il n'a jamais oublié le béret basque que lui a offert son frère, et en porte d'ailleurs un ce soir.
Il est lui-même venu une fois en France : son frère, encore lui, avait le projet un peu fou d'acheter une 4-ailes en France pour la revendre en Allemagne. Les deux frères, l'épouse et le jeune enfant du premier se sont donc lancés dans l'expédition, ralliant Paris dans une antique voiture des années 70. Souvenir de Paris ? L'intense trafic automobile au pied de leur hôtel, qui empêchait son neveu de s'endormir !
J'aime ces discussions spontanées, ces échanges dictés par la seule curiosité.
La femme de mon compagnon vient de Roumanie, y a appris le russe et l'allemand ; elle parle la langue de Goethe presque sans accent, quand l'accent de ses collègues roumaines, professeurs également, les rendaient presque incompréhensibles. Lui-même a 67 ans, et travaille comme agent de sécurité pour améliorer sa petite retraite : il a choisi de travailler à l'accueil des théâtres et des musées municipaux, afin de permettre et de découvrir des événements intéressants.
Ce qu'ils pensent des Freie Wähler ? Il est content que le paysage politique bavarois ne soit plus aussi monolithique et permette à des voix diverses de s'exprimer : "vous savez, après le temps terrible du nazisme, de nombreux nazis ont été réintégrés à la CDU/CSU..."
J'exagérerais en prétendant les quitter à regrets, mais je reconnais avoir passé un très bon moment.

On attendrait ici le récit d'une soirée typiquement bavaroise ?
On attendra encore longtemps, dans ce cas !
Si tout est savoureux, tout est aussi très sain : d'innombrables salades représentent une alternative séduisante au gratin de pommes de terre, et la viande elle-même est bien plus raffinée qu'une saucisse blanche de fête foraine !

De même, la soirée n'est pas exactement égayée par des chants traditionnels beuglés à tue-tête : au contraire, deux jeunes pensionnaires se font une joie de jouer pour la salle l'un une sonate de Mozart, l'autre un... .morceau d'un compositeur russe, tous deux remarquables.
Enfin, et pour en finir avec le sujet : même la bière n'a pas coulé à flots : chacun s'en est tenu à sa chope.
La soirée était toutefois moins frustrante que ce compte-rendu le laisse deviner : les convives étaient de bonne humeur, et les discussions chaleureuses.
Grammaire du jour :
- Ich habe gerade mit Deutschen gesprochen, die den Unterschied zwischen "starken Verben" und "schwachen Verben" gar nicht kannten... Kennst du das in Englisch?
- Is there something like that in English?!
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