mardi 23 octobre 2012

Munich, jour 21 (Mardi 23 octobre) : Au sens ontologique du terme ?.

Aujourd'hui, j'assiste à mon premier "séminaire allemand".
Nous sommes censés avoir lu les textes qui doivent servir de cadre à la disecussion.
Portant sur la mémoire, ces textes sont longs, rébarbatifs, et répétitifs. J'ai produit une vague synthèse de ces 50 pages, mais sans être convaincue de la pertinence de mon travail, et j'espère que le Dozent va nous faire prendre conscience du caractère incontournable de certaines questions, de la pertinence de certaines observations.
Que nenni : le Dozent a recopié quelques citations-clefs tirées de ce corpus, et nous propose "de dire ce que nous en pensons".
Or, à ma grande surprise, les autres élèves du groupe disent effectivement "ce qu'ils en pensent".
Sur les 10 étudiants présents, seuls les 3 Français restent méditatifs et dubitatifs.
Chacun commençant son intervention par "moi je pense que", personne ne tient compte des interventions précédentes ni des éventuelles nuances qu'on pourrait apporter à leur position, la "discussion" n'a que peu d'intérêt. Le Dozent, lui, se contente de distribuer la parole sans réellement animer le débat par d'éventuelles mises en perspective du débat ou de salutaires remises en question des positions adoptées par les discourants.

En sortant, je cherche à exprimer, devant mes camarades francophones, pourquoi ce cours m'a paru si "verwirrend". "Parce que tu n'as pas l'habitude que le professeur n'apporte aucun contenu et que les élèves participent sans rien dire de fondamental ?" me propose l'un deux, plus habitués au système allemand. Ce doit être ça... Ce doit être le prix à payer en contre-partie de la "liberté de penser" allemande. Le professeur n'est pas considéré comme "Gott auf der Erde" dès lors qu'il pénètre dans l'amphithéâtre, et ses réflexions font moins figure d'arguments d'autorité, semblerait-il...




En fin d'après-midi, mon cours de traduction m'intéresse beaucoup plus. Nous traduisons du français vers l'allemand, et je suis la seule Française au milieu de 7 ou 8 Allemandes. Le texte, de Drieu la Rochelle (ce classique), est écrit dans un français très simple ; nous discutons pourtant pendant toute une heure de la traduction possible des 5 premières lignes.
J'apporte mon point de vue concernant les nuances du mot "acharnement" par rapport à "Hartnäckigkeit" ou "Verbissenheit" ou "Versessenheit", et nous comparons les contextes d'utilisation des termes "déclic" ou "Aufschluss".
Ce regard porté par d'autres sur ma propre langue m'enchante.



Phrase du jour (en VO, pour une fois) :
 "Abusé, dans l'article à lire pour aujourd'hui yavait trop des mots compliqués que je ne sais pas ce qu'ils veulent dire en français. 'Ontologie', par exemple. Ca me rappelle trop des vieux cours de Terminale !"

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Bonus :
Munich, l'une des rares villes où le rayon "théologie" de la librairie universitaire couvre plus de surface que ceux d'histoire et de philosophie réunis !




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