jeudi 11 octobre 2012

Munich, jour 7 : Trachtenmode oder neumodische Tracht ?

Aujourd'hui, il pleut. Tout paraît plus gris.
La mère de mon ami munichois A. avait dit de Paris que la ville lui semblait manquer de verdure ("Eine Stadt aus Stein") : les promenades dans la ville de Munich m'ont permis de réaliser à quel point les parcs et les espaces verts si fréquents peuvent manquer à un Munichois en exil à Paris.


Pourtant, aujourd'hui, remonter la rue immense de l'Université, die Ludwigstraße, me donne également la sensation d'être entourée de pierres : 



Das Siegestor : "Dem Sieg geweiht, vom Krieg zerstört, zum Frieden mahnend." (Et vue sur die Leopoldstraße, en prolongement de la Ludwigsstraße)


Die Ludwigsstraße vue à travers das Siegestor.



Bâtiments typiques de la Ludwigsstraße : ceux de l'Université. Au fond à gauche, die Ludwigskirche.



Grâce au tutorat instauré par la faculté de Germanistik, une visite de la bibliothèque de Germanistik nous est proposée. Quand la bibliothécaire annonce que le système de classification des livres est quelque peu "original et compliqué", j'en viens à penser que les ouvrages doivent être classés par taille, comme à l'ENS : c'est là le classement le plus "original et compliqué" que j'aie jamais vu. En réalité, les livres sont classés par thèmes abordés, puis par ordre  alphabétique des noms d'auteurs. (...Déçus, vous aussi ?)

Mes camarades s'étonnent qu'aucun livre ni aucun usuel ne soit ici en libre service : il faut commander systématiquement grâce au catalogue électronique, puis venir récupèrer, une semaine plus tard (!), les ouvrages déposés entre temps sur la centaine d'étagères prévues à cet effet. Je suis bien loin de partager leur désappointement : je viens de découvrir qu'on peut payer l'amende due à un livre rendu en retard grâce à un automate, sans être confrontée à une bibliothécaire moralisatrice, et cette nouvelle me réjouit - allez savoir pourquoi !





Bien que nous quittions les lieux munies de deux nouvelles cartes de bibliothèque, cette matinée ne s'est pas avérée très rentable. Pour compenser, Laura et moi décidons d'aller faire du shopping au centre ville afin d'acquérir les biens de première nécessité qui nous font défaut : chaussons, ustensiles de vaisselles basiques (verres, tasses, corbeille à fruit), parapluie, et bouilloire. Nous trouvons notre bonheur dans un grand magasin ressemblant fort au BHV (Heureux le Parisien habitant dans le coin...).
 

Fortes de cette expérience encourageante, nous nous engageons dans un autre grand magasin, de vêtements celui-ci. Il (paraît qu'il) ressemble au Printemps. Déjà angoissées à l'idée de devoir respecter le dress-code imposé par la fondation, nous nous précipitons au rayon "Abendmode" pour vérifier qu'il sera possible, au mois de décembre, de nous procurer une tenue adaptée au standing de la maison et de nous présenter à la "Weihnachtsfest" en tenue élaborée.
 En revanche, nous n'avons que partiellement réglé la question des prochaines soirées, et notamment du "Bierabend" : serait-il judicieux d'investir dans un Dirndl ?
Les Allemandes nous l'ont suggéré, considérant que cela représenterait un souvenir de notre séjour ; pensant qu'elles plaisantaient, j'ai osé me réjouir de pouvoir le remettre en France, ... à l'occasion de Carnaval. Les regards noirs qu'on m'a lancé m'ont fait réaliser à quel point on ne rigole pas avec les Dirndl.
Certains sont carrément de très mauvais goût : 






Sans doute faudrait-il débourser une somme assez conséquente pour obtenir une tenue seyante (compter 300 € pour un premier prix raisonnable). Mais là encore, nous ne serions même pas sûres de respecter les codes implicites. 
... Et si nous achetions plutôt eine Lederhose, afin de mêler traditionalisme bavarois et modernité féministe ?!
Trachtenmode...
... oder neumodische Tracht ?




















Nous rentrons finalement à pieds, en passant par le centre ville. Les photos sont inévitablement grises, de sorte qu'elles ne rendent pas hommage à la ville ; de fait, c'est avant tout l'aspect paisible des lieux qui me séduit... difficile à saisir sur une photo.













Phrase du jour :
"Heureux le Normalien qui descend en chaussons chercher le livre dont il a besoin pour son exposé de l'après-midi !"





1 commentaire:

  1. Je te verrais bien dans le rose et bleu :-) Sinon l'indignation des Allemands à l'idée du Dirndl-costume de carnaval me fait sourire'

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